La Subversion des images - Centre Beaubourg

Lee Miller © Man Rey Estate/ The Penrose Collection England, 2009; Adagp, Paris 2009

Venez vous perdre dans l’univers absurde et imprévisible des surréalistes, à l'occasion d'une expo à l’installation labyrinthique ! A travers petites photos trafiquées (ou pas), collages, et autres vidéos, découvrez comment les concepts clés du surréalisme ont pu être appliqués au traitement de l’image pour des résultats toujours plus surprenants.
 

L’image faite jeu

A première vue, difficile de ne pas se dire que quand on était enfant, ce surréalisme-là sommeillait aussi en nous ! Car l'œuvre photographique présentée ici n'est pas sans rappeler ces petites fantaisies dont nous étions capables : des têtes bizarres dans la cabine du photomaton ; un gros plan sur une main pour lui donner un aspect étrange ; des photos de groupe où tout le monde chahute, fait des grimaces… Mais voilà, il est sans doute un peu là aussi le secret de cette expo ! 
Entre les photos farfelues, les clichés osés, et les images provocantes ou mystérieuses, non seulement on sourit, mais on se laisse aussi gentiment bousculer, tout simplement.
 

Une influence parfois ignorée

Mais si ces images nous paraissent familières, c’est grâce à la grande influence qu’ont eue les Surréalistes sur la société, et ce, aujourd'hui encore ! Les images expérimentales issues de leurs essais photographiques avaient tout pour frapper les esprits et ont directement pu être utilisées dans la publicité et la mode. Ainsi largement diffusées, ces photographies et les effets visuels qu’elles produisent sont entrées dans l’inconscient collectif à tel point que, plus de 70 ans plus tard, elles peuvent même nous sembler communes. 
 

Essai pour un film Culte Vauou, exposition 1937 © DR; Collection Centre Pompidou, Paris, diffusion RMN. Photo Georges Meguerditchian

Le Surréalisme au plus haut de son art

Que cet aspect ludique et enfantin ne vous trompe pas ! Quand les surréalistes s’en prennent aux images, ils ne le font pas qu’à moitié : tous leurs concepts établis pour la littérature sont ici exploités de manière très efficace. La mise en avant du travail collectif , notamment à travers la photo de groupe qui rassemble ; la pratique du cadavre exquis adaptée à l’image ; l’exploration de l’absurde (avec des montages permettant de créer, par l’image, des corps comportant des jambes à la place de la tête ! ) ; le travail sur le fortuit, le réel, le merveilleux (un mannequin pris à travers une vitre, par exemple, devient irréel juste par des jeux de lumière) ; une expérimentation du hasard en laissant jouer les accidents chimiques au moment du développement, etc.
 

Le visiteur ressortira fasciné par ces images de La Subversion des images, expo très ludique, qui révèle en outre une grande richesse expérimentale pour l’époque. 
En s’essayant à la photographie,  le surréalisme ne perd aucunement de sa force et n’a rien à envier à la littérature initiatrice du mouvement. Bien au contraire.


Source : http://www.aufeminin.com